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À 10,000 balles par tournoi, mieux vaut recycler!

Ilrick Duhamel

14 août 2022

Généralement, entre 18 et 24 balles sont requises durant un match de l’Omnium Banque Nationale. Et le temps nécessaire pour qu’une balle se décompose est de 400 ans. Pas mal plus que leur durée de vie.

Une réalité qui fait du tennis l’un des sports avec la plus forte empreinte environnementale. Afin de remédier à la situation, Tennis Canada s’est associé, depuis 2020, avec l’entreprise Recycle Balls qui a développé un procédé permettant de recycler les balles usagées», explique la directrice des opérations du tournoi Geneviève Marchand.


L’entreprise du Vermont broie les balles afin de séparer le feutre du caoutchouc. Le caoutchouc peut alors être réutilisé dans la fabrication de surfaces de plateaux sportifs. 


D’ailleurs, Mme Marchand ajoute que les matchs de l’Omnium Banque Nationale disputés à Toronto se déroulent sur une surface composée de balles de tennis recyclées.


Outre les balles, les tubes font également l’objet d’une attention particulière, explique Mme Marchand. «Les tubes de balles sont composés d’aluminium et de plastique. Pour les recycler, il faut séparer les composantes.»


Sous le stade IGA, une équipe de bénévoles et d’employés s’affairent à cette tâche. «Le prochain défi, ce sont les cordages des raquettes», souligne pour sa part Marc-Antoine Farly, conseiller aux communications de Tennis Canada. Ce dernier estime que 7,2 kilomètres de cordage sont nécessaires durant l’Omnium Banque Nationale dont la finale est prévue dimanche le 14 août, à 13h30.



Les tubes de balles sont composés d’aluminium et de plastique. Pour les recycler, il faut séparer les composantes.


COLLABORATION SPÉCIALE, ILRICK DUHAMEL


Une balle, comment ça marche ?Les balles de tennis utilisées sur les circuits professionnels sont pressurisées. Un gaz, généralement de l’azote, est emprisonné à l’intérieur d’une enveloppe de caoutchouc. La pression à l’intérieur de la balle, qui survole le terrain à une vitesse pouvant atteindre 200 km/h, est plus élevée que la pression atmosphérique ce qui rend la balle très ferme, condition essentielle pour assurer un rebond constant durant les matchs.


Si bien que les balles doivent être entreposées dans un tube, également pressurisé. Ce n’est d’ailleurs que quelques minutes avant le début du match que l’arbitre va ouvrir deux tubes, contenant chacun trois balles. L’ouverture d’un tube génère un bruit qui s’apparente à celui d’une canette de boisson gazeuse.


«Durant un match, les six balles sont changées à intervalle régulier», explique Mathieu Jutras, l’un des responsables de l’équipe de chasseurs de balles. «Le premier changement survient à la suite de l’échauffement et des sept premiers jeux. Par la suite, on change les balles à tous les neuf jeux. Aucune exception !» insiste-t-il.


Ce changement s’impose parce que le caoutchouc est un matériel poreux. Au fil des échanges, le gaz s’échappe et les balles se «dégonflent» ce qui entraîne une diminution du rebond. On peut d’ailleurs entendre le phénomène de dépressurisation graduelle, explique M. Jutras. Au début du match, le son de la balle qui entre en contact avec la raquette est très net. Plus les balles s’usent, plus le son s’amenuise. Lorsque la durée de vie utile des balles est atteinte, l’arbitre annonce au mircro «nouvelles balles s’il-vous-plaît. New balls please».


Les chasseurs de balles sont responsables de récupérer les balles au terme des échanges et de les distribuer aux joueurs en prévision du service. 


D’ailleurs, au service, les joueurs effectuent un certain contrôle qualité puisqu’au fil du match, la couverture feutrée de la balle s’use au contact de la surface dure et abrasive du terrain. «Généralement, les joueurs vont demander plusieurs balles, regarder l’état du feutre, la fermeté de la balle et choisir celle qu’ils préfèrent. Un chasseur de balles doit observer les habitudes des joueurs et s’assurer de lui fournir le nombre de balles qu’il souhaite», explique M. Jutras. Par exemple, l’australien Nick Kygrios demande systématiquement trois balles. L’une pour servir, l’autre est mise dans sa poche et la troisième est renvoyée vers le chasseur de balle le plus près.


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